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Bérénice au THEATRE 95

 

 BERENICE Mise en scène de Yannik Landrein

 Avec Julien Bouanich, Florent Dorin, David Houri, Pauline Huruguen, Yannick Landrein, Hélène Bressiant et Théo Costa-Marini 

Nous étions six à nous retrouver au THEATRE95 pour voir jouer Bérénice de Racine. Une pièce on ne peut plus classique, une tragédie qui met en scène l'histoire d'amour impossible entre TITUS, futur empereur de Rome et BERENICE, reine d'un pays étranger. La gloire ou l'amour, telle est la question de cette pièce !

A notre arrivée, nous découvrons une belle scène toute en longueur, située entre deux groupes de spectateur. Une belle idée scènique qui promet.

La lumière s'éteint et la scène s'éclaire de façon fugitive pour nous laisser apercevoir les comédiens, qui avancent à pas lents vers le destin de leurs personnages. L'atmosphère est créée et tout nous incite à prendre plaisir au mystère qui va bientôt se dérouler sous nos yeux.

HELAS ! TROIS FOIS HELAS ! pour moi en tout cas...

Cette belle accrohe sera vite oubliée, tant la mise en scène prend le parti de nous faire assister aux hurlements criards des personnages. Est-ce le fait que les comédiens sont trés jeunes et n'ont pas décelé l'émotion retenue des personnages, le silence du désespoir...leur jeu (hormis pour Bérénice qui ne s'en tire pas trop mal) est tout en force. Les veines des garçons se gonflent à devenir saillantes tant ils font d'effort pour s'égosiller.

Les magnifiques vers de Racine se succèdent sans rupture, sans émotions. L'alexandrin est respecté, mais le sens ? Ont-ils appris la technique des alexandrins ces jeunes comédiens ou bien, encore une fois, leur a-t-on demandé de l'oublier ? 

Un parti pris de modernité, mais surtout de "quotidienneté" de la part du metteur en scène qui fait jouer les seconds rôles comme de jeunes banlieusards, voix gouailleuse, gestes triviaux. On oublie alors complètement le lieu et l'origine des personnages: la rome antique et surtout un empereur et une reine. Sans qu'on soit obligé à tout prix de respecter le classicisme de la pièce, faire jouer Titus, Bérénice et les autres comme s'il s'agissait d'un sitcom, est une aberration et n'apporte rien au théâtre.

Passons sur ce parti-pris ! Mais les comédiens principaux sont mauvais. Titus raisonne entre Rome et son amour, sans jamais éprouver le vertige de son personnage qui devrait le mener vers une sorte de folie. Antochius - guerrier magnifique - est un pauvre petit bonhomme qui se fait balader par Titus et Bérénice. Seule la jeune comédienne réussit à nous faire croire à son amour, son désespoir et sa rage.

Quand à la dernière scène ou Titus et Bérénice accepetent enfin leur destin, elle est jouée de façon tellement monocorde et vide de sens, que j'ai failli m'endormir.

Ci-dessous une petite vidéo qui montre qu'on peut jouer Bérénice "modernisée" avec subtilité !

BERENICE MIS EN SCENE PAR LAMBERT WILSON  

 Et ci-dessous, un autre interview de Carole Bouquet mise en scène par Lamber Wilson, où l'on voit à la toute fin de l'extrait, comment les comédiens travaillent dans le mouvement pour trouver l'énergie des rôles.

CAROLE BOUQUET

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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