Ceci est le retour spontané d'un participant dont c'était le 1er cours de théâtre.
C'est toujours intéressant de connaitre le point de vue de "l'élève" et je vous encourage tous à faire vos commentaires.
Voici mes réponses (en marron) :
J'ai trouvé que tu avais bien préparé les différentes activités qui étaient toutes intéressantes. Tu étais claire dans tes explications, exigeante mais sans rigidité.
Mon bémol sur toi : tu parles trop quand on doit imaginer une situation et créer tout un historique avec grande précision (car tu es redoutable dans ton questionnement après ! on a intérêt à avoir fait le boulot !)
Je parle trop : à quel moment ? qu’est-ce qui est gênant ? je ne vous laisse pas assez de temps en silence pour créer les situations ? je donne trop de pistes ce qui vous ne vous laisse pas libres d’imaginer vos histoires ? Globalement, je sais que le fait de parler beaucoup est un de mes défauts qu’il faut que j’apprenne à contrôler.
Et, évite les comparaisons avec les animaux ! En tout cas ceux du type limace !!
Désolée pour la comparaison avec la « limace » dont je ne me souviens pas ! D’accord pour dire et penser avec toi que je peux manquer de délicatesse avec certaine qualification et c’est bien de me le faire remarquer. Néanmoins, les comparaisons, images, qualificatifs ne s’adressent jamais au comédien qui joue mais au personnage que cette personne incarne. Ce n’est pas toi qui ressemblait à une limace, mais l’incarnation de ton personnage, c'est-à-dire la façon dont nous « public » avons ressenti ce personnage.
Pour te donner un autre exemple : samedi, lors d’une impro, j’avais demandé à XXXXX de donner à son personnage de la tendresse. Tous les autres, ont vu dans son « incarnation » de la froideur, voire du mépris. Est-ce à dire que XXXXX est une personne froide et méprisante ? ou qu’elle est restée extrêmement pudique et n’a pas su laisser paraître sa façon d’exprimer la tendresse ? Moi, je penche pour la seconde hypothèse.
Dernière considération : faire du théâtre est un drôle de paradoxe. D’un côté, on a le sentiment de se mettre à nu, de se dévoiler, d’être impudique et de l’autre, on ne doit jamais parler de soi, puisque tout ce que l’on fait, ressent, dit, c’est un « autre » qui le fait, le ressent, le dit et c’est cet autre qui est « violent », « débile » ou « limace » .
Le théâtre c’est l’apprentissage de l’humilité, car il faut apprendre à se débarrasser de son ego pour se laisser aller dans la peau d’un autre.
Il faut donc ne pas être susceptible et ne pas penser que toute « critique » s’adresse à soi en tant que personne, alors qu’il s’agit d’une critique sur le travail que l’on fournit.
Sinon, peut-être que la partie échauffement devrait être un peu plus longue car elle permet de briser la glace en douceur, en tous cas quand il y a des nouveaux.
Tout à fait d’accord, mais 2h30 c’est court et surtout la salle ne se prête pas à un échauffement corporel très développé. Mais j’en tiendrais compte la prochaine fois. Samedi, l’échauffement a porté sur le travail de la voix et du souffle tous ensemble et il y a plein d’autres exercices communs possibles.
Je me suis également demandée si les autres participants ne se sont pas ennuyés pendant le travail sur le texte ?
T’es-tu ennuyée en regardant les autres travailler en impro ?
Est-ce que travailler un bout de texte par groupe de 2, avec toi qui vient voir chaque groupe et qui donne des conseils, puis que chaque binôme présente ensuite ce qu'il a fait et débriefer ensuite tous ensemble ce serait peut-être un peu moins long que d'écouter ? Après peut-être qu'ils ont appris beaucoup en écoutant, je ne sais pas !!
Désolée, sur ce point là, je ne suis absolument pas d’accord avec toi.
1) on apprend autant, et parfois plus en regardant les autres travailler ; c’est bien dommage que la plupart des gens ne s’en rendent pas compte et ne soit motivé que par leur propre prestation.
2) vous n’êtes pas suffisamment armés pour travailler efficacement à deux sans un regard extérieur ; ce que tu décris, c’est un travail de répétition que peuvent faire des apprentis comédiens qui ont déjà des bases et vont préparer une scène, la présenter ensuite, tenir compte des critiques et remarques pour repartir répéter seuls et évoluer petit à petit.
3) pour faire un travail de correction et de conseil efficace et pertinent, j’ai besoin de suivre mot par mot, phrase par phrase pour reprendre chaque fois qu’il y a une erreur d’interprétation, de phrasé, de sens, de posture, etc…
Voilà, c'est tout, c'est trés largement positif, si je n'étais pas aussi coincé(e)
Un maître mot devrait nous animer pour faire du théâtre : JOUER, comme font les enfants quand ils jouent à la marchande ou au docteur. Ils ne se posent pas la question de savoir s’ils sont « bons » ou pas. Ils jouent pour s’amuser et prendre du plaisir et leur seul credo est « on dirait que je serais un chevalier et toi, tu es ma promise et tu m’attends dans la tour du château » !